« On n’a pas le couteau sous la gorge »
De retour il y a peu après quatre mois d’absence pour soigner une pubalgie, Jessy Pi va avoir l’occasion d’apporter sa fraîcheur et son envie pour la dernière ligne droite du championnat. Avec ses coéquipiers, solidement calés à la deuxième place du classement, il ne veut pas mettre une trop grosse pression sur le groupe. Oui, il y a quelque chose de beau à viser mais le meilleur moyen d’y parvenir est sans doute de ne pas trop se prendre la tête, juste apprécier cette formidable saison jusqu’au bout.
« Jessy, c’est un succès précieux qu’a décroché le Stade Brestois à Nancy...
Important, oui. C’est bien d’avoir enchaîné une deuxième victoire, ce n’était pas facile. Même si le Red Star et Nancy sont en bas de tableau, ce n’est jamais aisé de les battre alors qu’ils jouent le maintien.
Qu’est-ce qui peut te rendre positif pour les six derniers matches de la saison ?
On est solidaires. Ce n’est pas une nouveauté mais c’est vrai qu’on se bat tous ensembles. On arrive aussi à retrouver le chemin des filets. À un moment, on a eu davantage de mal à marquer, on avait besoin de quatre, cinq ou six occasions pour cela. Sans se créer beaucoup d’opportunités, on arrive maitenant à mettre des buts et défensivement on reste assez costauds. C’est de bon augure.
Est-ce que les joueurs parlent dans le vestiaire du « traumatisme » de 2017 ?
Non, mais les supporters le font. Je trouve qu’ils s’enflamment un peu moins. Moi, je n’étais pas là il y a deux ans mais je pense que, malgré tout, ce qui s’est passé est une bonne chose pour nous maintenant. Notre public a connu cette situation et du coup nous met moins de pression. On nous dit qu’il ne faut rien lâcher mais ça s’arrête là. De toute façon, c’est forcément plus compliqué pour les supporters parce qu’ils ne sont qu’observateurs alors que nous, sur le terrain, on a les cartes en main. C’est au groupe de ne pas réitérer les mêmes erreurs et pour cela, on doit se servir du passé pour gratter des points et rester durs à battre.
Outre la solidarité dont tu as parlé, quels seront selon toi les ingrédients pour aller au bout ?
Au Red Star, on avait ressenti de la pression parce que le Paris FC était revenu à trois points au classement et qu’on jouait le dernier. Tout le monde nous disait qu’on devait gagner. Or, on doit absolument avoir conscience qu’on n’a pas le couteau sous la gorge, ce n’est que du plaisir. On n’est pas dans l’obligation de remporter des rencontres pour sauver un club, on a juste le bonheur d’essayer de faire des résultats pour pouvoir accéder à la Ligue 1.
Sens-tu une ferveur particulière monter également autour de l’équipe, en ville, au stade... ?
C’est sûr que pour ça, le Stade Brestois est bien fourni. Toute l’année, on a eu pas mal de supporters derrière nous. Même contre Valenciennes, à 5-2 pour l’adversaire, les supporters ne nous ont pas sifflés et ils nous applaudissaient. Tout le monde est là et bien présent. On sent un truc autour de nous, de plus en plus de gens y croient et espèrent.
Ce vendredi, c’est une équipe d’Orléans invaincue depuis onze matches qui se présente à Le Blé...
Toute série est faite pour être stoppée alors pourquoi pas par nous ? Malgré la défaite contre Valenciennes et le nul contre Clermont, on reste l’un des meilleurs clubs de Ligue 2 à la maison. On n’a pas à avoir peur d’Orléans. On sait que cette équipe va être performante mais on a aussi conscience qu’avec notre jeu de passes, on peut se créer des occasions. On est devant, eux sont dans l’obligation de gagner pour accrocher les play-offs. On n’aura pas de pression, on va prendre ce match comme il faut et tout faire pour l’emporter ».