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Interview de Julien Lachuer

Joueur, entraîneur des gardiens, puis entraîneur adjoint, Julien Lachuer a multiplié les rôles au fil des 19 années qu’il a passées sous les couleurs du Stade Brestois. Garant des valeurs du club au sein du staFF,  avec ses compères historiques Bruno Grougi et Yvan Bourgis, l’ancienne doublure de Steeve Elana continue de grandir et se forme désormais au diplôme d'entraîneur professionnel de football. Une récompense, comme la Ligue des Champions, du travail eFFectué au quotidien au coeur du centre d’entraînement SICA – Prince de Bretagne. Entretien.

'NOUS VOULONS DONNER UNE BELLE IMAGE DU STADE BRESTOIS"

« Julien, quel sentiment t’anime à l’idée de vivre cette Ligue des Champions ?
C’est forcément une grande fierté. Nous n’avons pas volé notre place. La saison de l’an dernier a dépassé toutes les attentes. Mais c’est avec beaucoup d’humilité que nous disputons cette année la plus prestigieuse des compétitions. Au-delà de l’apprentissage, nous voulons donner une belle image du Stade Brestois à l’échelle européenne.

Justement, quels changements apportent la Ligue des Champions ?
Avec cette compétition supplémentaire, et cette nouvelle formule avec 8 rencontres en Phase de Ligue, nous devons nous adapter. Il y a moins d’entraînements, moins de semaine type. Avec un match tous les 3 jours, le temps se réduit. On joue désormais les meilleures équipes de chaque championnat et cela se ressent au niveau de l’intensité et de l’engagement sur le terrain. Notre objectif est de mettre la même intensité en Ligue 1 qu’en Ligue des Champions. Même si ce n’est pas toujours simple, il faut profiter de ces moments-là.

Cette défaite à Auxerre est-elle un bon rappel ?
Oui. On apprend tous les jours. C’est à nous de tirer les enseignements de cette rencontre pour ne plus reproduire les mêmes schémas. C’est important de tirer des conclusions de chaque match, que le résultat soit positif ou négatif. Éric Roy l’a dit, l’objectif c’est le maintien.

Mais comment allier championnat et Ligue des Champions ?
La Ligue des Champions doit nous porter en championnat. Il faut confronter notre ADN au plus haut niveau. Avec le staff, nous avons souvent les mêmes idées au même moment. Les joueurs arrivés lors du mercato estival doivent aussi se rendre compte de l’ADN brestois. Peu importe leurs clubs précédents. Grâce à ces valeurs nous avons réussi à faire de belles choses ensemble. Ici, le collectif prime, même si cela prend du temps à se mettre en place avec l’enchaînement des rencontres. À Brest, on pardonnera les erreurs techniques mais il faut tout donner sur le terrain.

 

"L’APPUI DU PUBLIC EST IMPORTANT"

Face à Toulouse, on a senti tout l’effectif concerné…
On travaille toujours mieux avec des victoires. Mais les titulaires face à Toulouse avaient cet ADN. Nous avons marqué nos 2 buts sur nos points forts, ça c’est une bonne chose. En plus du cadre de travail défini, nous faisons en sorte que le joueur puisse exprimer toute sa créativité. Tu as été sur le banc face à Auxerre et il en sera de même face au Havre et Rennes.

Comment le vis-tu ?
Bien. Parce que la semaine d’entraînement est tout simplement une répétition générale du match. Penser ensemble, avoir des codes communs, une culture de jeu commune, tout cela se travaille en amont. Même si le match est le révélateur de notre travail, le jour J notre influence sur le banc est minime. Même quand Éric est sur le banc, il échange avec nous. Pour les 2 prochains matches de Ligue 1, nous allons encore être en relation constante par téléphone. Ça a déjà été le cas à Auxerre. Après presque 2 ans de relation, il y a une bonne connexion entre nous.

Cette année, tu passes aussi ton BEPF. Peux-tu nous en dire plus ?
Pendant 14 ans, j’ai été entraîneur des gardiens, même si je ne me considérais pas comme tel. Je me suis toujours défini comme un entraîneur adjoint en charge des gardiens de but. Quand il y a eu le changement d’entraîneur, Bruno Grougi, Yvan Bourgis et moi-même avons assuré l’intérim. Je n’étais pas surpris parce que, pour mon cas, je me considérais déjà comme entraîneur adjoint. Mais là, nous étions tous les 3 ! Par la suite, le club m’a demandé si cela m’intéressait d’augmenter mes compétences avec cette formation. Cela me paraissait cohérent de continuer à avancer, de me former et apporter au club. C’est une vraie fierté pour moi de faire partie de cette promotion. Je représente le club également. Je suis très heureux, parce que beaucoup voudraient être à ma place. C’est beaucoup de travail, beaucoup d’organisation et beaucoup d’adaptation avec le staff, puisque je pars plusieurs jours par mois.

 

" NOTRE AMBITION EST TOUJOURS D’ÊTRE DUR À BATTRE""

Cette formation a changé l’approche de ton métier ?
Oui, avec mes partenaires de promotion nous échangeons beaucoup et nous nous sommes rendu compte que peu importe l’environnement, nous avons les mêmes problématiques ! Le fait d’échanger avec eux me donne des idées nouvelles. Mais il n’y a pas que la partie football dans cette formation, une partie des cours est dédiée à l’approche de soi, notamment dans le management. Cela permet d’appréhender la pression et de gérer les moments plus délicats. À mon sens, c’est là où la formation à la française est intéressante puisque nous passons en revue un panel de techniques, d’approches, pour gérer ce milieu-là. Ce n’est pas que du football. Aujourd’hui, je fais plus attention à ma manière de poser ma voix, de respirer. C’est important.

On imagine que ta volonté sera un jour de prendre la tête d’un groupe professionnel…

Dans un premier temps, le but est de me former, d’apprendre et de découvrir de nouvelles techniques. J’essaye aussi de partager au staff mon retour d’expérience. C’est intéressant. Mais oui, ce diplôme me permet d’être prêt au cas où un jour on a besoin de moi. 

Je suis plus armé que lors de mon intérim fin 2022.
 
Dimanche, c’est Le Havre qui arrive à Le Blé.
L’objectif c’est la passe de 3 à domicile ? En semaine de Ligue des Champions, nous avons toujours un match de championnat avant et un autre après. L’idéal bien sûr est de gagner les 2 rencontres avant et après l’Europe. Mais en gagner a minima 1 sur les 2 est important. Face au Havre, il va falloir faire le match qui nous ressemble, avec notre ADN et nos valeurs pour essayer de l’emporter. L’appui du public est important. Je pense qu’il se reconnaît dans son équipe, et il prend du plaisir. Notre ambition est toujours d’être dur à battre. Mais attention, cela ne veut pas dire uniquement défendre. Nous mettons en place des choses durant la semaine pour que le week-end, ce soit spectacle ! »

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4 oct. 2024